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Stéphane Floccari - Survivre à Noël

cafelitterairedela

Dernière mise à jour : 13 déc. 2021


Facile de se sentir démuni face à une fête à laquelle on n’échappe pas, qui mêle obligations familiales et héritage culturel, religieux, qui a ses couleurs bien distinctes, un arbre rien qu’à elle, et s’empare joyeusement des rues à coups de guirlandes et d’illuminations. Sans oublier, bien sûr, le débit fatal sur les comptes en banque, après l’épreuve des courses aux cadeaux dans des magasins débordant d’allégresse consumériste.

Le malaise de Noël, c’est ce qu’interroge Stéphane Floccari, professeur de philosophie, dans son essai Survivre à Noël. En deux petites centaines de pages, il fait le tour des origines de cette tradition – fêtes païennes que la religion chrétienne s’est appropriée, influence de la société victorienne, apparition du Père Noël –, du folklore qui y est associé, notamment les contes et films de Noël, et des raisons, sociales ou affectives, pour lesquelles Noël est à la fois le temps de l’année que l’on désire et que l’on appréhende le plus. L’importance de la famille, le rôle du cadeau, notre rapport aux autres et au temps : l’auteur permet d’avoir une vue d’ensemble sur une tradition que l’on oublie parfois de questionner, tant la ritualisation de notre fin d’année nous semble aller de soi. Il écrit : « tous ces temps, toutes ces conditions et toutes ces exigences à la fois individuelles et collectives […] s’imbriquent et se télescopent autour d’une même soirée en famille, dont Noël est le parangon. »(1). Quand bien même on refuse de faire la fête ou qu’on ne puisse pas y participer, le monde entier nous renvoie l’importance de Noël, que ce soit au sein de la famille, simplement en marchant dans la rue ou en allumant la télévision.

Comment survivre à la période de Noël, donc ? Plusieurs attitudes sont possibles – rester passif, céder, ou agir ? Quelles solutions pour ceux qui ont du mal à conjuguer leur vécu des fêtes à celui de leur famille, et à l’injonction quasi hégémonique, normée, de profiter de ces quelques jours ?

Pour survivre, il faudrait accepter que la fête de Noël ne soit jamais pure joie, mais aussi mélancolie, deuil, espoir – conformément au Chant de Noël(2) de Dickens où les Noëls passés et les Noëls futurs viennent se mêler au présent. Accepter tout ce que Noël apporte d’angoisse, comme dans les contes de Noël (par exemple, le très beau film La Vie est belle de Frank Capra, cité par l’auteur) où les héros subissent systématiquement des épreuves, et s’en sortent par la grâce de l’esprit de Noël. Enfin, apprendre à profiter des instants de partage, sans en attendre trop, sans chercher la perfection, pour pouvoir vivre la fête, et non juste y survivre.


(1) Stéphane Floccari, Survivre à Noël, Pocket, 2020, p.142

(2) Pour le célèbre Conte de Noël de Dickens, une version gratuite est accessible ici : https://fr.wikisource.org/wiki/Conte_de_No%C3%ABl_(Dickens)



Pauline V.



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