Le Seigneur des Anneaux est une trilogie sans doute beaucoup plus connue que lue, et sans doute plus connue pour sa longueur que pour le fantastique (dans tous les sens du terme) voyage en Terre du Milieu qu’elle nous fait entreprendre avec Frodo, le porteur de l’Anneau. Oui, pour les puristes, il sera ici question de la nouvelle traduction de la saga, mais ça, nous y reviendrons plus loin.
Il faut commencer par le commencement : de quoi parle le Seigneur des Anneaux ? Il est probable que vous ayez vu les adaptations de Peter Jackson et ne parcouriez pas ces lignes en terre inconnue. Pour ceux qui se posent vraiment la question, c’est l’histoire incroyable du voyage de Frodo, un hobbit entouré de Sam, Merry et Pippin, hobbits eux aussi, d’Aragorn et Boromir, deux hommes, de Gandalf le magicien, de l’elfe Legolas et de Gimli le nain. C’est surtout l’histoire de Frodo transportant l’Anneau de Pouvoir de la Comté au Mordor (et ça fait un sacré chemin !). A ce stade peut-être que certains se demandent : qui sont les hobbits, qu’est-ce que l’Anneau de Pouvoir ?
Les Hobbits sont aussi appelés semi-hommes ou petites gens par les “Grandes Gens” (les hommes) et l’auteur propose un chapitre sur eux dans son prologue. Voici un rapide aperçu de ces semi-hommes décrits par Tolkien :
“Les Hobbits sont un peuple longtemps passé inaperçu mais néanmoins très ancien, plus nombreux autrefois qu’il ne l’est aujourd’hui; car ils aiment la paix, la tranquillité, et une bonne terre aux longs labours : rien ne leur convient mieux qu’une campagne bien ordonnée et bien cultivée. [...] les Hobbits sont des gens de petite stature, plus petits que les Nains : moins gros et trapus, s’entend, même quand ils ne sont pas beaucoup moins grands. Car leur taille est variable : entre deux et quatre pieds selon nos mesures.”
C’est un peuple paisible dont chaque individu mène une vie tranquille et n’entreprend aucune aventure quelle qu’elle soit. Pourtant, comme dans Le Hobbit, ces petites gens surprendront tous leurs compagnons par leurs actes de courage.
L’Anneau de Pouvoir est l’élément déclencheur de l’histoire. Découvert par Bilbo - dont l’histoire est contée dans Le Hobbit - qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu pour comprendre Le Seigneur des Anneaux -, il échoit à Frodo. Il s’agit de l’Anneau Unique, de l’Anneau pour les gouverner tous. Le livre s’ouvre par cette citation connue dans la Terre du Milieu (et sans doute par de nombreux Grandes Gens aujourd’hui) :
“Trois Anneaux pour les rois des Elfes sous le ciel,
sept aux seigneurs des Nains dans leurs salles de pierre,
Neuf aux Hommes mortels voués à trépasser,
Un pour le Seigneur Sombre au trône de ténèbres
Au pays de Mordor où s’étendent les Ombres.
Un Anneau pour les dominer tous, Un Anneau pour les trouver,
Un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier
Au pays de Mordor où s’étendent les Ombres”
La Terre du Milieu possède plusieurs artéfacts, dont les anneaux de puissance forgés par Sauron - futur Seigneur Sombre - et les elfes (pour faire simple). Ils forgèrent ensemble les anneaux des hommes et des nains. Les elfes forgèrent seuls les anneaux de leur peuple et Sauron forgea en secret l’Anneau Unique, capable de dominer tous les autres.
Lorsque l’histoire commence, les neuf anneaux des hommes sont aux mains de Sauron. Les Nazgûl, au nombre de neuf, ne sont autres que ces rois dominés par l’Anneau et transformés en spectres au service des ombres. Les sept anneaux des nains sont entre les mains de Sauron ou perdus. Les trois anneaux des elfes n’ont pas été corrompus par l’Anneau Unique, Sauron n’ayant pas participé à leur création. Enfin, l’Anneau pour les dominer tous fini entre les mains de Frodo. Cet anneau est doté d’une volonté propre et, s’il n’est pas animé, influe sur l’esprit de son porteur pour retourner à son maître. Lorsque Frodo demande à Gandalf de prendre l’Anneau à sa place, celui-ci lui répond que cela serait bien trop dangereux, que son esprit serait rapidement corrompu.
Ainsi débute la quête de l’Anneau. Frodo, sur les conseils de Gandalf, part pour la maison d’Elrond dans le but d’y remettre l’Anneau. Mais Sauron reprend des forces et la guerre est proche, le Mordor se réveille. Il est décidé que l’Anneau doit être détruit par son porteur dans le seul feu capable de le vaincre : la lave du Mont Destin, au Mordor. La Fraternité de l’Anneau, neuf compagnons de différents peuples unis dans le même objectif, est formée.
Un fort long texte pour une histoire s’inscrivant dans un monde particulièrement complexe dont l’auteur a inventé jusqu’aux langues employées par ses personnages. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu d’autres écrits de Tolkien pour comprendre cette trilogie.
Pour ce qui est de la traduction.
Le Seigneur des Anneaux est disponible en deux traductions (pour la langue française) : la première, de Francis Ledoux (1972-1973) et la seconde de Daniel Lauzon (2014-2016). La seconde traduction est très récente et l’éditeur français de l’oeuvre de Tolkien, Christian Bourgois explique :
“Cette nouvelle traduction prend en compte la dernière version du texte anglais, les indications laissées par J.R.R. Tolkien à l’intention des traducteurs et les découvertes permises par les publications posthumes proposées par Christopher Tolkien.”
Daniel Lauzon retravaille les noms des personnages pour mieux les faire correspondre à leur noms originaux (ainsi “Frodon” devient “Frodo”). Il refond également les chants, qui occupent une place importante dans les livres, pour présenter au lecteur une version jouant avec la langue française et mélodieuse. Pour avoir lu les deux traductions, la seconde offre une histoire plus structurée, plus cohérente et plus envoûtante. La meilleure connaissance de la Terre du Milieu se ressent dans l’écriture de Daniel Lauzon.
ATTENTION cependant ! Si vous pensez acquérir les trois tomes en version papier, sachez que l’édition de poche parue chez Pocket en 2014 (sur l’illustration) comprend les deux versions. A savoir, les tomes 1 et 3 sont édités avec la nouvelle traduction, et le tome 2 avec l’ancienne. Vous vous retrouverez avec un mix de plusieurs noms de lieux partant dans tous les sens, qui peut être déroutant ! Si une collection dépareillée ne vous dérange pas allez-y, sinon veillez à prendre la nouvelle édition disponible en librairie (pour la nouvelle traduction).
Pour apprécier ce roman, il faut le prendre pour ce qu’il est : un voyage à travers la Terre du Milieu accompagné de neuf personnages hauts en couleurs, mais terriblement attachants.
L.D.
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