Traduite dans plus de quarante langues, l’autrice francophone Amélie Nothomb s’est fait un nom à l’internationale grâce à son écriture. Dans son roman autobiographique Stupeur et Tremblements, Nothomb raconte son année passée au sein d’une grande entreprise japonaise au cours des années 1990. Ce roman nous donne un aperçu de l’intérieur des exigences de la société japonaise, tout en étant en huis clos car, hormis lors des digressions de l’autrice, il semble que toute l’expérience japonaise se résume par l’entreprise pour laquelle on travaille.
Stupeur et Tremblements se construit de manière chronologique ; le lecteur pense d’abord assister au processus qui permettra à Amélie Nothomb de gravir les échelons de son entreprise mais réalise rapidement, en même temps que Nothomb elle-même, que la société et le monde du travail japonais sont loin de ressembler au système occidental que l‘on connaît si bien.
La spontanéité, qui nous semble être la meilleure qualité qu’un employeur rechercherait chez un employé, est tue au profit d’un long processus d’ascension professionnelle. Ce processus répond à une tradition stricte selon laquelle on doit servir sa hiérarchie conformément à ses attentes avant de pouvoir espérer être promu.
La tradition est au cœur de la culture et de la société japonaises, encore à ce jour. Bien que le monde occidental tend à admirer les belles traditions de cet archipel du Pacifique, la nouvelle d’Amélie Nothomb leur apporte une nuance et des questions quant à l’évolution de la société parallèlement au respect des traditions qui se révèlent parfois peu regardantes des sentiments humains et des ambitions respectivement différentes de chacun.
A travers ce récit, Amélie Nothomb nous délivre son expérience unique et qui peut paraître choquante pour un lecteur d’une autre culture. Malgré cela, Nothomb réussit à faire preuve d’une empathie et d’une humilité extraordinaires, nous inspirant à rester ouverts d’esprit.
Louise F.
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